Bienvenue dans la Forêt Domaniale de la Montagne Noire
Située à l’extrémité méridionale du Massif Central, la forêt domaniale de la Montagne Noire, avec ses 4096 hectares, est la plus grande forêt que gère l’ONF dans le Tarn.
Une longue histoire
Fréquentée de longue date, comme en témoignent les vestiges de charbonnières ou de fours à verre encore visible, la forêt domaniale actuelle est issue du regroupement de trois anciennes forêts:
– CAYROULET qui a appartenu aux seigneurs d’Escoussens, puis aux Chartreux de Castres,
– RAMONDENS, propriété de Jourdain de Saissac, qui en fit don aux religieuses de Prouille avant de partir en croisade,
– HAUTANIBOUL, forêt royale.
Elles deviennent domaniales de l’État après la Révolution. Gérées par l’Administration des Eaux et Forêts, elles sont, en 1835, dotées de plans de gestion qui prescrivent le passage de taillis à la futaie, et privilégient le hêtre et le sapin, contribuant à créer la forêt profonde que nous voyons actuellement.
Une forêt de montagne
Il y a 300 millions d’années, le soulèvement des roches primaires (granites et micaschistes) forme le relief de moyenne montagne que nous connaissons aujourd’hui.
La forêt domaniale de la Montagne Noire s’y étend sur un plateau d’altitude orienté vers le sud (950 m au plus haut) et sur de fortes pentes, regardant la plaine de Castres, au nord.
Un château d’eau
Point de rencontre des influences méditerranéennes et océaniques, le massif de la Montagne Noire bénéficie d’une pluviométrie importante (près de 1500 millimètres sur les crêtes).
Grâce à la forêt qui stocke l’eau et la restitue lentement, de nombreux ruisseaux coulent en permanence vers les plaines de part et d’autre de la ligne de partage des eaux. Ceux du versant sud, naturellement orientés vers la Méditerranée ont été détournés au XVII siècle par Pierre Paul RIQUET, au moyen de la Rigole de la Montagne pour son canal du Midi, inscrit au Patrimoine mondial par l’UNESCO.
Aujourd’hui encore, l’Alzeau alimente le barrage de la Galaube, construit pour satisfaire les besoins des populations locales et de l’agriculture.
Au royaume des arbres et des bêtes
Le hêtre et le sapin pectiné sont les rois de cette forêt, accompagnés çà et là de l’épicéa commun, du Douglas et du chêne sessile. Sous eux, se presse la cour des alisiers, des houx, des sureaux et des noisetiers.
On y rencontre le chevreuil, le sanglier, la martre, la buse variable, le pic épeiche, la truite fario… Mais plus discrets sont le blaireau, la genette ou les nocturnes chauves-souris, comme les rhinolophes au nez en fer à cheval.
Des milieux rares à préserver
Parmi les différents milieux qui composent cette forêt, certains sont plus rares dans notre région et appellent une gestion particulière :
Alimentées par des ruisseaux, on y trouve des tourbières, localement appelées «sagnes». Elles sont constituées majoritairement de sphaignes qui poussent sur leur propre base en décomposition, produisant ainsi un sol très spongieux et acide : la tourbe. Ces plantes peuvent retenir jusqu’à 30 fois leur poids en eau lors des chutes de pluie ou de neige, se gonflant comme des éponges et régulant ainsi le débit des ruisseaux. Des petits plans d’eaux (Naumas Viviers) constituent des sites majeurs de reproduction des amphibiens (crapauds, tritons, salamandres…)
Au pied du versant nord, sur des filons calcaires, quelques pelouses à graminées révèlent au printemps la beauté d’orchidées sauvages telles que l’Acéras homme-pendu, la Céphalanthère à longues feuilles ou l’Ophrys mouche. Au-dessus, volent le Flambé, grand papillon à queues bleues ou les gracieux ascalaphes aux ailes transparentes émaillées de jaune.
Afin de préserver la richesse de ces biotopes et leur végétation caractéristique, l’ONF y pratique périodiquement des actions de préservation : fauche des pelouses, enlèvement des saules sur les tourbières, éclairement sélectif des berges de ruisseaux et plans d’eau.
Une gestion complexe et diversifiée
La complexité du milieu forestier et la longueur du cycle végétatif des arbres imposent une planification de la gestion forestière.
C’est le rôle du plan de gestion appelé aménagement forestier, élaboré tous les 20 ans, qui permet à l’ONF de répondre aux besoins écologiques, économiques et sociaux, repérés lors des-analyses préalables. Celui de la forêt domaniale de la Montagne Noire prévoit de pérenniser la production de hêtre et de sapin de qualité, tout en assurant la protection des paysages très variés et d’accéder à de superbes panoramas sur la plaine ou sur les Pyrénées.
Des sentiers de découverte, tel le sentier de la Galaube, aident à mieux comprendre la vie de la forêt et à approcher ses aspects les plus secrets, tout en respectant sa fragilité.
